Les fantômes du Cambodge

Si il y a bien une chose à faire dans la capitale du Cambodge -Phnom Penh- c'est bien d'aller visiter l'école transformée en centre de torture/prison, sous le régime des Khmers Rouge de 1975 à 1979, qui fut le lieu d'un massacre d'une vingtaine de milliers de personne.
Tout d'abord, un peu d'histoire sur ce qu'il s'est passé dans cette école, et pour cela, je donne le microphone à mon ami Wikipédia:

On peut traduire Tuol Sleng par "Colline empoisonnée", le lycée avait alors comme nom secret prison de Sécurité 21 ou S-21.
Les Khmers rouges enfermaient à S-21 tous les opposants supposés au régime, sur n'importe quel motif. Les personnes enfermées étaient aussi bien des jeunes que des personnes plus âgées. Il y avait des femmes, des enfants, et parfois des familles entières (bébés y compris) d'ouvriers, d'intellectuels, de ministres et de diplomates cambodgiens, mais aussi des étrangers.
Le simple fait de porter des lunettes (y compris pour les enfants) était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc "à exterminer".
Allongées par terre en alignements serrés, les familles regroupées. Les pieds des détenus étaient attachés à de longues barres de fer par des anneaux en fonte.
Le réveil était à 4h30 du matin. On donnait aux prisonniers une bouillie de riz le matin à 8h et le soir à 20h, et dans la journée on ne leur donnait pas d'eau. Les gens faisaient leurs besoins dans une boite militaire en métal qu'un gardien leur apportait.
On y attachait les prisonniers (hommes ou femmes) sur des sommiers en fer et on les torturait afin qu'ils avouent. La plupart avouaient des fautes qu'ils n'avaient pas commises. Ce qu'ils disaient était transcrit sur du papier. Lorsque l'aveu ne plaisait pas, le tortionnaire en faisait une boule qu'il jetait dans un coin de la salle, et le prisonnier était à nouveau torturé pour en tirer un nouvel aveu. Les tortionnaires donnaient aux détenus des idées d'aveu : par exemple un lien avec la CIA, le KGB, ou encore un quelconque système démocratique, capitaliste, ou impérialiste.
Sur les 16 000 à 20 000 prisonniers de Tuol Sleng, personne ne s'est échappé. À la libération du camp, il y avait sept survivants.

Merci Wikipédia.
Je me suis donc rendu sur les lieux pour jeter un coup d'oeil à cette école:

Agrandir le plan
Je paie l'entrée de 2$ (8000 riels) et arrive dans la cour de l'ancienne école.
Non, pas de gamins qui jouent mais plutôt deux lignes de tombes -les 14 dernières victimes des gardes de S-21 avant leur fuite, ainsi qu'un panneau numérant le règlement des Agents de Sécurité. Il y a en tout 4 bâtiments (A, B, C, D) de trois étages, la visite se fait alors dans le calme le plus morbide possible, à passer des chambres d'intérrogatoires aux salles de tortures...

Pis comme si ce musée ne suffisait pas, il y a aussi les Champs d'extermination (Killing Fields) à visiter!
En gros, quand les Khmers n'avaient plus de place pour tuer et stocker les corps dans la Prison S-21, ils déportaient les détenus à 15 km de là - Choeung Ek - pour les éxécuter tranquillement...

L'entrée au Killing Fields est de 2$ -5$ pour le guide audio.
Pour ceux qui se demandent ce qu'il est arrivé aux leaders des Khmers Rouge après la libération des Vietnamiens:

  • Pol Pot (le grand méchant de l'histoire) avait réussi à s'enfuir et donc rester en liberté jusqu'en 1997. Il meurt un an plus tard d'une crise cardiaque.
  • Nuon Chea (le bras droit de Pol Pot) est toujours vivant. Il vécut en homme libre avec sa femme près de la frontière thailandaise - il s'est "excusé" des horreurs de la guerre mais est quand meme inculpé de nos jours (à 82 ans...)
  • Les autres sont encore au tribunal, à échapper aux jugements parce qu'ils ont Elzheimer...

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